Émotion

Dans le monde du travail, les émotions sont souvent tabou ! Des enquêtes sont régulièrement menées sur le sujet ; en novembre 2022, 2/3 des Français cachaient leurs émotions au travail !

Quand Victor Hugo écrivait « Les mots manquent aux émotions », notre monde professionnel actuel n’a-t-il pas carrément censuré les émotions ?

Pourtant, les émotions sont au cœur de notre vie et de notre être. C’est le propre de l’humain ; tous les arts, qui distinguent l’homme de l’animal, sont intrinsèquement liés aux émotions ! Nos émotions sont omniprésentes en nous, alors pourquoi nous en priver au bureau ?

Comment mon émotion peut-elle me servir de boussole ?

L’émotion vient du cerveau : suite à un stimulus externe, notre cerveau nous envoie un message très rapide nous incitant à nous mettre en mouvement, sans avoir besoin de réfléchir. Ceci est valable pour toutes les émotions, qu’elles soient perçues positivement ou négativement…

Derrière chaque émotion se cache un besoin sous-jacent. En identifiant l’émotion, on est capable d’identifier le besoin associé et d’en déduire l’action adaptée. Pour les quatre émotions de base :

  • La peur apparaît en cas de menace ou de danger, elle traduit un besoin de protection, d’aide ou de rassurance

  • La colère émerge face à un obstacle, une injustice ou une limite non respectée et cache un besoin de réparation, d’être entendu ou de changement

  • La tristesse surgit en cas de perte ou de deuil et est associée à un besoin de réconfort ou de dépassement

  • La joie arrive dans une situation de bien-être et de réussite. Elle va avec un besoin de partager et de prolonger.

Au-delà des quatre émotions de base, il existe une infinité de nuances d’émotions – plus connues sous le concept de « Roue des émotions » - qui traduisent chacune également un besoin précis. A un moment donné, quand je perçois une émotion, le fait de la nommer finement me permet d’identifier précisément quel est mon besoin associé et donc comment je peux agir au plus juste pour moi. Et vous, quelle est votre niveau de conscience de vos émotions ?

En entreprise, certaines émotions sont considérées comme « négatives » et donc étouffées… pourtant toutes les émotions sont utiles, à condition de ne pas être extrêmes. Mieux vaut les accueillir et les comprendre plutôt que de les contenir car elles finiront par ressurgir, soit sous une forme violente, soit via le corps, par exemple en somatisant.

Ainsi, mes émotions peuvent devenir des guides ou des indices me permettant de m’ajuster. Comme une boussole, en me référant à mes émotions, je peux savoir si je suis dans la bonne direction ou avoir une piste pour mieux m’orienter ; si je ressens une émotion face à une situation, que puis-je changer à mon niveau pour vivre au mieux pour moi cette situation ? 

Par ailleurs, il convient de garder en tête que les émotions sont changeantes et dépendent d’un instant et d’un environnement donné. Personne ne peut être réduite à une émotion. En entreprise, on entend trop souvent des personnes qui résument leur collègue à la jeune fille joviale, le bourru toujours en colère ou le chef strict et pas marrant. Un humain est une palette bien plus large et l’enfermer dans une case restreint la vision qu’on a de lui !

Pour le coup, en cas de récurrence ou de persistance d’une émotion souvent « négative », cela peut traduire un mal-être plus profond ou une dissonance cognitive ; c’est-à-dire un décalage entre mon système de croyances, d’idées et de valeurs vis-à-vis de mes actions ! Dans ce cas, un accompagnent sur mesure par un professionnel - coach professionnel par exemple - est indispensable.

En quoi l’émotion peut être un premier pas avec l’autre ?

Bien se connaître et identifier précisément sa propre émotion est une première étape essentielle : on s’écoute avant d’aller vers l’autre. Ensuite, dans la relation avec l’autre, les émotions sont aussi de précieux alliés.

La première chose à faire est de prendre du recul, se calmer et calmer une émotion qui pourrait être trop présente et occulter l’autre, voire ne pas permettre à la relation de se déployer. Ici à chacun sa méthode : faire du sport, de la méditation, de la cohérence cardiaque, peindre, courir, écrire, écouter de la musique, se promener, faire du yoga… Comment vous y prenez-vous pour maîtriser vos émotions ?

Tout en respectant et accueillant mon émotion, je suis maintenant prêt, au plus juste avec moi-même, à observer puis écouter et accueillir l’autre.

Le premier mouvement d’observation de l’autre peut être très rapide. Notre cerveau reptilien analyse très la personne face à nous ; il cherche à reconnaître un allier ou un prédateur ! Dans notre quotidien, nous décodons chez l’autre une émotion par exemple en décryptant son visage sans y penser. On parle couramment d’empathie. Comme toute compétence, est plus ou moins développée et précise chez chacun. Au contact des autres, c’est une compétence précieuse ; elle permet notamment d’ajuster son comportement à celui qu’on perçoit ou croit percevoir chez l’autre. Cela permet à deux personnes de mieux évoluer ensemble. Dans quelle mesure êtes-vous empathique ? et surtout à quel point vos hypothèses sont-elles juste ?

Décoder une émotion précisément chez l’autre n’est pas toujours aisé et peut comporter une part de projection personnelle ; quand je vois sur mon collègue un visage fermé, il peut être triste, en colère, déçu ou simplement fatigué… Ici il est important de bien dissocier les faits, de mes émotions propres et de mes hypothèses, intuitions, biais ou projections. Je perçois un indice factuel qui m’amène à imaginer une émotion chez l’autre, corroboré par un environnement ou un contexte, qui dans ma projection m’entraînerait potentiellement vers une émotion… mais ce n’est pas forcément vrai pour mon collègue… et ici l’idéal pour vérifier ce qu’on peut imaginer chez l’autre reste de lui poser la question ouvertement, dans la mesure du possible !

Ensuite, dans un climat établi de confiance, que se passe-t-il si on partage avec son voisin son émotion ? En général, quand chacun partage sa météo ou son humeur du moment, le lien créé est plus authentique et plus ajusté. Chacun des deux interlocuteurs peut faire un pas vers l’autre, tout en se respectant et sans vouloir changer l’autre. L’accueil des émotions de l’autre permet une ouverture à l’autre et un échange au bon niveau pour chacun en respectant les besoins de tous.

Une entreprise qui annule les émotions jugées négatives pour ne garder que les émotions acceptables tendra vers une standardisation et un formatage en étouffant la richesse de la diversité ! Le partage des émotions peut mener à plus d’humanité.

Comment utiliser l’émotion pour tisser une relation saine ?

Ce qui fait souvent peur dans le monde professionnel ou en société, c’est le point de non-retour dans une relation, une situation de conflit ouvert violent, une rupture où la collaboration devient impossible. A ce stade, le collectif ne peut pas exister.

Avant d’en arriver là, il existe plusieurs niveaux dans l’échelle des écarts de points de vue ; on commence par un désaccord, une divergence, puis une contradiction, une opposition, une querelle, un conflit, un rejet, qui évoluent vers la rupture. Mais tous les désaccords ne mènent pas à la rupture. Une saine confrontation et discussion peuvent conduire à un riche partage. Le tout est de pouvoir entendre l’avis de l’autre, de discuter avant d’arriver à une phase de blocage.

Une première piste simple quand je maîtrise mes émotions est de me mettre à la place de l’autre. En adoptant le point de vue de l’autre, on peut percevoir la réalité complètement différemment : un 6 peut devenir un 9 si je le regarde dans l’autre sens ! De la même manière, une situation donnée peut mener à des émotions et des réactions différentes. Ainsi, 30 % des « conflits » sont résolus en mettant à plat un malentendu. Dans une situation donnée, comment puis-je réagir autrement ? Quelle est mon émotion ? Quelle a été celle de mon interlocuteur ? Et comment auraient-elles pu être différentes ? 

Dans un second temps, quelque soit la nature du conflit, l’option de la communication non violente, proposée par Marshall B. Rosenberg est riche et souvent bénéfique. La méthode repose sur 4 étapes :

1.       Observer et décrire les faits sans jugement, sans reproche

par exemple : Nous avions un point ce matin ensemble à 9h et nous avons commencé avec 30 min de retard. Cela fait 3 fois ce mois-ci que ça se produit.

2.       Exprimer mes ressentis déclenché par la situation, toujours sans sous-entendre un jugement ou une culpabilisation

par exemple : Je suis agacé et déçu…

3.       Relier mes ressentis à mes besoins ou valeurs

par exemple : …car la ponctualité est pour moi liée au respect de l’autre.

4.       Formuler une demande concrète et négociable.

par exemple : Je te propose qu’on décale nos rendez-vous un horaire qui nous convienne mieux à tous les deux. Qu’en penses-tu ? 

Si l’intention est bienveillante, le partage calme de ces émotions sera gagnant-gagnant. Il permet d’arriver à un compromis juste pour chacun.

Les émotions au cœur de notre épanouissement

Les émotions sont cruciales ! Les écouter permet de mieux identifier nos besoins sous-jacents et d’agir au plus juste avec nous-mêmes. Maîtrisées, elles permettent une ouverture à l’autre authentique et humaine, puis une écoute et un accueil de l’autre. Dans le processus de communication non violente, elles sont le pivot d’une négociation, la clé de voute d’une construction commune.

Individuellement, travailler sur ses émotions permet un meilleur positionnement personnel et dans la relation aux autres.

Pour une équipe, la performance et l’intelligence collective reposent sur l’intelligence émotionnelle des individus, qui est plus importante que la somme des QI. Un accompagnement sur le sujet est donc essentiel !


Dans le monde du travail, les émotions sont souvent tabou ! Des enquêtes sont régulièrement menées sur le sujet ; en novembre 2022, 2/3 des Français cachaient leurs émotions au travail !

Quand Victor Hugo écrivait « Les mots manquent aux émotions », notre monde professionnel actuel n’a-t-il pas carrément censuré les émotions ?

Pourtant, les émotions sont au cœur de notre vie et de notre être. C’est le propre de l’humain ; tous les arts, qui distinguent l’homme de l’animal, sont intrinsèquement liés aux émotions ! Nos émotions sont omniprésentes en nous, alors pourquoi nous en priver au bureau ?

Comment mon émotion peut-elle me servir de boussole ?

L’émotion vient du cerveau : suite à un stimulus externe, notre cerveau nous envoie un message très rapide nous incitant à nous mettre en mouvement, sans avoir besoin de réfléchir. Ceci est valable pour toutes les émotions, qu’elles soient perçues positivement ou négativement…

Derrière chaque émotion se cache un besoin sous-jacent. En identifiant l’émotion, on est capable d’identifier le besoin associé et d’en déduire l’action adaptée. Pour les quatre émotions de base :

  • La peur apparaît en cas de menace ou de danger, elle traduit un besoin de protection, d’aide ou de rassurance

  • La colère émerge face à un obstacle, une injustice ou une limite non respectée et cache un besoin de réparation, d’être entendu ou de changement

  • La tristesse surgit en cas de perte ou de deuil et est associée à un besoin de réconfort ou de dépassement

  • La joie arrive dans une situation de bien-être et de réussite. Elle va avec un besoin de partager et de prolonger.

Au-delà des quatre émotions de base, il existe une infinité de nuances d’émotions – plus connues sous le concept de « Roue des émotions » - qui traduisent chacune également un besoin précis. A un moment donné, quand je perçois une émotion, le fait de la nommer finement me permet d’identifier précisément quel est mon besoin associé et donc comment je peux agir au plus juste pour moi. Et vous, quelle est votre niveau de conscience de vos émotions ?

En entreprise, certaines émotions sont considérées comme « négatives » et donc étouffées… pourtant toutes les émotions sont utiles, à condition de ne pas être extrêmes. Mieux vaut les accueillir et les comprendre plutôt que de les contenir car elles finiront par ressurgir, soit sous une forme violente, soit via le corps, par exemple en somatisant.

Ainsi, mes émotions peuvent devenir des guides ou des indices me permettant de m’ajuster. Comme une boussole, en me référant à mes émotions, je peux savoir si je suis dans la bonne direction ou avoir une piste pour mieux m’orienter ; si je ressens une émotion face à une situation, que puis-je changer à mon niveau pour vivre au mieux pour moi cette situation ? 

Par ailleurs, il convient de garder en tête que les émotions sont changeantes et dépendent d’un instant et d’un environnement donné. Personne ne peut être réduite à une émotion. En entreprise, on entend trop souvent des personnes qui résument leur collègue à la jeune fille joviale, le bourru toujours en colère ou le chef strict et pas marrant. Un humain est une palette bien plus large et l’enfermer dans une case restreint la vision qu’on a de lui !

Pour le coup, en cas de récurrence ou de persistance d’une émotion souvent « négative », cela peut traduire un mal-être plus profond ou une dissonance cognitive ; c’est-à-dire un décalage entre mon système de croyances, d’idées et de valeurs vis-à-vis de mes actions ! Dans ce cas, un accompagnent sur mesure par un professionnel - coach professionnel par exemple - est indispensable.

En quoi l’émotion peut être un premier pas avec l’autre ?

Bien se connaître et identifier précisément sa propre émotion est une première étape essentielle : on s’écoute avant d’aller vers l’autre. Ensuite, dans la relation avec l’autre, les émotions sont aussi de précieux alliés.

La première chose à faire est de prendre du recul, se calmer et calmer une émotion qui pourrait être trop présente et occulter l’autre, voire ne pas permettre à la relation de se déployer. Ici à chacun sa méthode : faire du sport, de la méditation, de la cohérence cardiaque, peindre, courir, écrire, écouter de la musique, se promener, faire du yoga… Comment vous y prenez-vous pour maîtriser vos émotions ?

Tout en respectant et accueillant mon émotion, je suis maintenant prêt, au plus juste avec moi-même, à observer puis écouter et accueillir l’autre.

Le premier mouvement d’observation de l’autre peut être très rapide. Notre cerveau reptilien analyse très la personne face à nous ; il cherche à reconnaître un allier ou un prédateur ! Dans notre quotidien, nous décodons chez l’autre une émotion par exemple en décryptant son visage sans y penser. On parle couramment d’empathie. Comme toute compétence, est plus ou moins développée et précise chez chacun. Au contact des autres, c’est une compétence précieuse ; elle permet notamment d’ajuster son comportement à celui qu’on perçoit ou croit percevoir chez l’autre. Cela permet à deux personnes de mieux évoluer ensemble. Dans quelle mesure êtes-vous empathique ? et surtout à quel point vos hypothèses sont-elles juste ?

Décoder une émotion précisément chez l’autre n’est pas toujours aisé et peut comporter une part de projection personnelle ; quand je vois sur mon collègue un visage fermé, il peut être triste, en colère, déçu ou simplement fatigué… Ici il est important de bien dissocier les faits, de mes émotions propres et de mes hypothèses, intuitions, biais ou projections. Je perçois un indice factuel qui m’amène à imaginer une émotion chez l’autre, corroboré par un environnement ou un contexte, qui dans ma projection m’entraînerait potentiellement vers une émotion… mais ce n’est pas forcément vrai pour mon collègue… et ici l’idéal pour vérifier ce qu’on peut imaginer chez l’autre reste de lui poser la question ouvertement, dans la mesure du possible !

Ensuite, dans un climat établi de confiance, que se passe-t-il si on partage avec son voisin son émotion ? En général, quand chacun partage sa météo ou son humeur du moment, le lien créé est plus authentique et plus ajusté. Chacun des deux interlocuteurs peut faire un pas vers l’autre, tout en se respectant et sans vouloir changer l’autre. L’accueil des émotions de l’autre permet une ouverture à l’autre et un échange au bon niveau pour chacun en respectant les besoins de tous.

Une entreprise qui annule les émotions jugées négatives pour ne garder que les émotions acceptables tendra vers une standardisation et un formatage en étouffant la richesse de la diversité ! Le partage des émotions peut mener à plus d’humanité.

Comment utiliser l’émotion pour tisser une relation saine ?

Ce qui fait souvent peur dans le monde professionnel ou en société, c’est le point de non-retour dans une relation, une situation de conflit ouvert violent, une rupture où la collaboration devient impossible. A ce stade, le collectif ne peut pas exister.

Avant d’en arriver là, il existe plusieurs niveaux dans l’échelle des écarts de points de vue ; on commence par un désaccord, une divergence, puis une contradiction, une opposition, une querelle, un conflit, un rejet, qui évoluent vers la rupture. Mais tous les désaccords ne mènent pas à la rupture. Une saine confrontation et discussion peuvent conduire à un riche partage. Le tout est de pouvoir entendre l’avis de l’autre, de discuter avant d’arriver à une phase de blocage.

Une première piste simple quand je maîtrise mes émotions est de me mettre à la place de l’autre. En adoptant le point de vue de l’autre, on peut percevoir la réalité complètement différemment : un 6 peut devenir un 9 si je le regarde dans l’autre sens ! De la même manière, une situation donnée peut mener à des émotions et des réactions différentes. Ainsi, 30 % des « conflits » sont résolus en mettant à plat un malentendu. Dans une situation donnée, comment puis-je réagir autrement ? Quelle est mon émotion ? Quelle a été celle de mon interlocuteur ? Et comment auraient-elles pu être différentes ? 

Dans un second temps, quelque soit la nature du conflit, l’option de la communication non violente, proposée par Marshall B. Rosenberg est riche et souvent bénéfique. La méthode repose sur 4 étapes :

1.       Observer et décrire les faits sans jugement, sans reproche

par exemple : Nous avions un point ce matin ensemble à 9h et nous avons commencé avec 30 min de retard. Cela fait 3 fois ce mois-ci que ça se produit.

2.       Exprimer mes ressentis déclenché par la situation, toujours sans sous-entendre un jugement ou une culpabilisation

par exemple : Je suis agacé et déçu…

3.       Relier mes ressentis à mes besoins ou valeurs

par exemple : …car la ponctualité est pour moi liée au respect de l’autre.

4.       Formuler une demande concrète et négociable.

par exemple : Je te propose qu’on décale nos rendez-vous un horaire qui nous convienne mieux à tous les deux. Qu’en penses-tu ? 

Si l’intention est bienveillante, le partage calme de ces émotions sera gagnant-gagnant. Il permet d’arriver à un compromis juste pour chacun.

Les émotions au cœur de notre épanouissement

Les émotions sont cruciales ! Les écouter permet de mieux identifier nos besoins sous-jacents et d’agir au plus juste avec nous-mêmes. Maîtrisées, elles permettent une ouverture à l’autre authentique et humaine, puis une écoute et un accueil de l’autre. Dans le processus de communication non violente, elles sont le pivot d’une négociation, la clé de voute d’une construction commune.

Individuellement, travailler sur ses émotions permet un meilleur positionnement personnel et dans la relation aux autres.

Pour une équipe, la performance et l’intelligence collective reposent sur l’intelligence émotionnelle des individus, qui est plus importante que la somme des QI. Un accompagnement sur le sujet est donc essentiel !


Dans le monde du travail, les émotions sont souvent tabou ! Des enquêtes sont régulièrement menées sur le sujet ; en novembre 2022, 2/3 des Français cachaient leurs émotions au travail !

Quand Victor Hugo écrivait « Les mots manquent aux émotions », notre monde professionnel actuel n’a-t-il pas carrément censuré les émotions ?

Pourtant, les émotions sont au cœur de notre vie et de notre être. C’est le propre de l’humain ; tous les arts, qui distinguent l’homme de l’animal, sont intrinsèquement liés aux émotions ! Nos émotions sont omniprésentes en nous, alors pourquoi nous en priver au bureau ?

Comment mon émotion peut-elle me servir de boussole ?

L’émotion vient du cerveau : suite à un stimulus externe, notre cerveau nous envoie un message très rapide nous incitant à nous mettre en mouvement, sans avoir besoin de réfléchir. Ceci est valable pour toutes les émotions, qu’elles soient perçues positivement ou négativement…

Derrière chaque émotion se cache un besoin sous-jacent. En identifiant l’émotion, on est capable d’identifier le besoin associé et d’en déduire l’action adaptée. Pour les quatre émotions de base :

  • La peur apparaît en cas de menace ou de danger, elle traduit un besoin de protection, d’aide ou de rassurance

  • La colère émerge face à un obstacle, une injustice ou une limite non respectée et cache un besoin de réparation, d’être entendu ou de changement

  • La tristesse surgit en cas de perte ou de deuil et est associée à un besoin de réconfort ou de dépassement

  • La joie arrive dans une situation de bien-être et de réussite. Elle va avec un besoin de partager et de prolonger.

Au-delà des quatre émotions de base, il existe une infinité de nuances d’émotions – plus connues sous le concept de « Roue des émotions » - qui traduisent chacune également un besoin précis. A un moment donné, quand je perçois une émotion, le fait de la nommer finement me permet d’identifier précisément quel est mon besoin associé et donc comment je peux agir au plus juste pour moi. Et vous, quelle est votre niveau de conscience de vos émotions ?

En entreprise, certaines émotions sont considérées comme « négatives » et donc étouffées… pourtant toutes les émotions sont utiles, à condition de ne pas être extrêmes. Mieux vaut les accueillir et les comprendre plutôt que de les contenir car elles finiront par ressurgir, soit sous une forme violente, soit via le corps, par exemple en somatisant.

Ainsi, mes émotions peuvent devenir des guides ou des indices me permettant de m’ajuster. Comme une boussole, en me référant à mes émotions, je peux savoir si je suis dans la bonne direction ou avoir une piste pour mieux m’orienter ; si je ressens une émotion face à une situation, que puis-je changer à mon niveau pour vivre au mieux pour moi cette situation ? 

Par ailleurs, il convient de garder en tête que les émotions sont changeantes et dépendent d’un instant et d’un environnement donné. Personne ne peut être réduite à une émotion. En entreprise, on entend trop souvent des personnes qui résument leur collègue à la jeune fille joviale, le bourru toujours en colère ou le chef strict et pas marrant. Un humain est une palette bien plus large et l’enfermer dans une case restreint la vision qu’on a de lui !

Pour le coup, en cas de récurrence ou de persistance d’une émotion souvent « négative », cela peut traduire un mal-être plus profond ou une dissonance cognitive ; c’est-à-dire un décalage entre mon système de croyances, d’idées et de valeurs vis-à-vis de mes actions ! Dans ce cas, un accompagnent sur mesure par un professionnel - coach professionnel par exemple - est indispensable.

En quoi l’émotion peut être un premier pas avec l’autre ?

Bien se connaître et identifier précisément sa propre émotion est une première étape essentielle : on s’écoute avant d’aller vers l’autre. Ensuite, dans la relation avec l’autre, les émotions sont aussi de précieux alliés.

La première chose à faire est de prendre du recul, se calmer et calmer une émotion qui pourrait être trop présente et occulter l’autre, voire ne pas permettre à la relation de se déployer. Ici à chacun sa méthode : faire du sport, de la méditation, de la cohérence cardiaque, peindre, courir, écrire, écouter de la musique, se promener, faire du yoga… Comment vous y prenez-vous pour maîtriser vos émotions ?

Tout en respectant et accueillant mon émotion, je suis maintenant prêt, au plus juste avec moi-même, à observer puis écouter et accueillir l’autre.

Le premier mouvement d’observation de l’autre peut être très rapide. Notre cerveau reptilien analyse très la personne face à nous ; il cherche à reconnaître un allier ou un prédateur ! Dans notre quotidien, nous décodons chez l’autre une émotion par exemple en décryptant son visage sans y penser. On parle couramment d’empathie. Comme toute compétence, est plus ou moins développée et précise chez chacun. Au contact des autres, c’est une compétence précieuse ; elle permet notamment d’ajuster son comportement à celui qu’on perçoit ou croit percevoir chez l’autre. Cela permet à deux personnes de mieux évoluer ensemble. Dans quelle mesure êtes-vous empathique ? et surtout à quel point vos hypothèses sont-elles juste ?

Décoder une émotion précisément chez l’autre n’est pas toujours aisé et peut comporter une part de projection personnelle ; quand je vois sur mon collègue un visage fermé, il peut être triste, en colère, déçu ou simplement fatigué… Ici il est important de bien dissocier les faits, de mes émotions propres et de mes hypothèses, intuitions, biais ou projections. Je perçois un indice factuel qui m’amène à imaginer une émotion chez l’autre, corroboré par un environnement ou un contexte, qui dans ma projection m’entraînerait potentiellement vers une émotion… mais ce n’est pas forcément vrai pour mon collègue… et ici l’idéal pour vérifier ce qu’on peut imaginer chez l’autre reste de lui poser la question ouvertement, dans la mesure du possible !

Ensuite, dans un climat établi de confiance, que se passe-t-il si on partage avec son voisin son émotion ? En général, quand chacun partage sa météo ou son humeur du moment, le lien créé est plus authentique et plus ajusté. Chacun des deux interlocuteurs peut faire un pas vers l’autre, tout en se respectant et sans vouloir changer l’autre. L’accueil des émotions de l’autre permet une ouverture à l’autre et un échange au bon niveau pour chacun en respectant les besoins de tous.

Une entreprise qui annule les émotions jugées négatives pour ne garder que les émotions acceptables tendra vers une standardisation et un formatage en étouffant la richesse de la diversité ! Le partage des émotions peut mener à plus d’humanité.

Comment utiliser l’émotion pour tisser une relation saine ?

Ce qui fait souvent peur dans le monde professionnel ou en société, c’est le point de non-retour dans une relation, une situation de conflit ouvert violent, une rupture où la collaboration devient impossible. A ce stade, le collectif ne peut pas exister.

Avant d’en arriver là, il existe plusieurs niveaux dans l’échelle des écarts de points de vue ; on commence par un désaccord, une divergence, puis une contradiction, une opposition, une querelle, un conflit, un rejet, qui évoluent vers la rupture. Mais tous les désaccords ne mènent pas à la rupture. Une saine confrontation et discussion peuvent conduire à un riche partage. Le tout est de pouvoir entendre l’avis de l’autre, de discuter avant d’arriver à une phase de blocage.

Une première piste simple quand je maîtrise mes émotions est de me mettre à la place de l’autre. En adoptant le point de vue de l’autre, on peut percevoir la réalité complètement différemment : un 6 peut devenir un 9 si je le regarde dans l’autre sens ! De la même manière, une situation donnée peut mener à des émotions et des réactions différentes. Ainsi, 30 % des « conflits » sont résolus en mettant à plat un malentendu. Dans une situation donnée, comment puis-je réagir autrement ? Quelle est mon émotion ? Quelle a été celle de mon interlocuteur ? Et comment auraient-elles pu être différentes ? 

Dans un second temps, quelque soit la nature du conflit, l’option de la communication non violente, proposée par Marshall B. Rosenberg est riche et souvent bénéfique. La méthode repose sur 4 étapes :

1.       Observer et décrire les faits sans jugement, sans reproche

par exemple : Nous avions un point ce matin ensemble à 9h et nous avons commencé avec 30 min de retard. Cela fait 3 fois ce mois-ci que ça se produit.

2.       Exprimer mes ressentis déclenché par la situation, toujours sans sous-entendre un jugement ou une culpabilisation

par exemple : Je suis agacé et déçu…

3.       Relier mes ressentis à mes besoins ou valeurs

par exemple : …car la ponctualité est pour moi liée au respect de l’autre.

4.       Formuler une demande concrète et négociable.

par exemple : Je te propose qu’on décale nos rendez-vous un horaire qui nous convienne mieux à tous les deux. Qu’en penses-tu ? 

Si l’intention est bienveillante, le partage calme de ces émotions sera gagnant-gagnant. Il permet d’arriver à un compromis juste pour chacun.

Les émotions au cœur de notre épanouissement

Les émotions sont cruciales ! Les écouter permet de mieux identifier nos besoins sous-jacents et d’agir au plus juste avec nous-mêmes. Maîtrisées, elles permettent une ouverture à l’autre authentique et humaine, puis une écoute et un accueil de l’autre. Dans le processus de communication non violente, elles sont le pivot d’une négociation, la clé de voute d’une construction commune.

Individuellement, travailler sur ses émotions permet un meilleur positionnement personnel et dans la relation aux autres.

Pour une équipe, la performance et l’intelligence collective reposent sur l’intelligence émotionnelle des individus, qui est plus importante que la somme des QI. Un accompagnement sur le sujet est donc essentiel !


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